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L'éditorial . Analyse des « Négociations » de Paix et de la Stratégie du Kremlin

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    khustochka
  • 3 juin
  • 3 min de lecture

Dernière mise à jour : 6 juin


Les points clés à considérer
Les points clés à considérer

Le récent échange de mémorandums avec l'Ukraine met en lumière la véritable stratégie de la Russie, qui vise moins à négocier qu'à un enlisement tactique et à la prolongation du conflit. L'analyse suivante détaille les points clés à considérer :


1. La Nature des Rencontres : Consultations, Pas Négociations


Premièrement, il est crucial de comprendre que la récente réunion à Istanbul n'était pas une négociation au sens propre du terme, mais plutôt des consultations. Le niveau des représentants russes, comme Medinsky, est inadapté à la conduite de pourparlers de paix internationaux, qui relèvent généralement de la compétence des chefs d'État ou des ministres. Un statut de "conseiller" est insuffisant. Ce n'est donc pas une discussion visant un accord, mais un échange qui s'apparente davantage à une guerre verbale.


2. Une Impasse Diplomatique : Le "Statu Quo" comme Tactique Russe


Ces consultations révèlent une confrontation diplomatique où les positions de l'Ukraine et de la Russie sont radicalement opposées. Le terme clé est « stoyannya » (immobilité, stagnation), reflétant une tactique délibérée d'enlisement choisie par la Russie. Pour inciter la Russie à changer de cap, des mesures décisives sont nécessaires, qu'il s'agisse de frappes ukrainiennes (comme les attaques aériennes du 1er juin) ou de la pression continue des sanctions.


3. Échange de Prisonniers : Une Manipulation Russe


L'échange de prisonniers, souvent présenté comme un succès de ces consultations, est en réalité le fruit d'un travail préliminaire long et complexe mené par les services de renseignement. Il s'agit d'une manipulation de la part de la Russie, car ces questions ne sont pas du ressort de fonctionnaires du rang de Medinsky. La confrontation diplomatique actuelle est incapable de produire des résultats concrets pour la paix.


4. Le Mémorandum Russe : Des Exigences Géopolitiques Profondes


La position de l'Ukraine repose sur le droit international et la Charte des Nations Unies, soulignant les principes de souveraineté et d'intégrité territoriale. La position russe, en revanche, est articulée autour de la notion d'« élimination des causes profondes » du conflit.


La raison pour laquelle la Russie a longtemps caché sa version du mémorandum est révélatrice : ces "causes profondes" vont bien au-delà de la simple non-adhésion de l'Ukraine à l'OTAN. Elles incluent :


  • Le retour de l'OTAN aux frontières de 1997, c'est-à-dire jusqu'à la frontière de l'Allemagne de l'Est.

  • Le retrait des troupes de l'OTAN (y compris américaines) de toute l'Europe centrale, en revenant sur les engagements concernant l'ancienne Allemagne de l'Est.


En substance, la Russie exige un retour à sa domination sur les territoires de l'ancien Pacte de Varsovie. C'est le « piège » que le Kremlin espère tendre à des figures comme Trump. La reprise de cette position par l'ambassadeur chinois au Conseil de sécurité de l'ONU suggère une promotion latente de cette idée auprès de la communauté internationale.


5. La Doctrine Russe de "Sécurité Globale Indivisible"

La Russie justifie ces demandes par son principe doctrinal de « sécurité globale indivisible », qu'elle interprète comme l'impossibilité pour un pays d'assurer sa propre sécurité au détriment d'un autre. Pour Moscou, cela signifie que l'Ukraine ne peut adhérer ni à l'OTAN ni à l'UE, car cela porterait atteinte aux « intérêts légitimes » de la Russie. Cette position, articulée par Poutine dès la Conférence de Munich sur la sécurité en 2007, a été intégrée dans deux traités (sur les garanties de sécurité de la Russie avec les États-Unis et l'OTAN) .


La question se pose : si les doléances russes concernent l'OTAN et Washington, pourquoi en discutent-ils avec l'Ukraine ? C'est pourquoi la version ukrainienne du mémorandum insiste sur la nécessité d'une réunion multipartite.


6. Les Sanctions : Un Sujet Hors Cadre Bilatéral


Le mémorandum russe inclut également la question de la levée des sanctions. Cependant, il est évident que ce point ne peut être discuté uniquement avec l'Ukraine, car les sanctions ont été imposées par les États-Unis, l'Europe et d'autres pays. Le contenu du mémorandum russe dépasse clairement le cadre des négociations bilatérales.


7. L'Ultimatum et la Stratégie de Guerre


Le fait que la Russie ait d'emblée refusé le cessez-le-feu et une rencontre des dirigeants signifie que le Kremlin n'a aucune intention de négocier ni sur la forme ni sur le fond. La position de Moscou est ultimative, et le Kremlin n'a pas pour objectif d'atteindre un accord. Cela confirme que Poutine choisit la guerre comme moyen de résoudre les problèmes, utilisant les « négociations » comme un outil de guerre et une tactique d'enlisement.

 

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