Slave
Parmi les nombreuses versions sur l'origine du mot "slave" de notre histoire, l'une serait issue de la tradition de glorifier les dieux et honorerles ancêtres, c'est à dire de subordonner leur vie au rythme des rituels et des traditions, ce qui convient mieux au droit coutumier des proto-ukrainiens.
Aujourd'hui nous nous saluons fièrement en disant "slava (gloire) à l'Ukraine, slava (gloire) aux héros". Glorifier c'est à dire de reconnaitre leurs merites pour meilleur future de son peuple. Cette manière de nous saluer est un lien d'énergie vitale avec nos ancêtres, source incontournable de force afin de galvaniser les ukrainiens d'aujourd'hui.
Rus de Kyiv
Mais nous voici à l’aube d’une période historique charnière. Le modèle de société agricole libre et non étatique trouvera ses limites au moment des grandes vagues migratoires. Pour ne pas être submergé par ce déferlement démographique, la société paysanne traditionnelle se ralliera alors à des leaders armés capables d'assurer la stabilité et la paix face aux assauts des tribus nomades de l’est.
C'est ainsi qu'autour de 880, apparaît la 1ère entité « étatique » sur les terres de l'Ukraine : le Rus de Kyiv. Des princes sont à la tête de cette hiérarchie étatique dont le pouvoir est cependant gardé par des "Sages- Mages" porteurs de savoir et de sagesse, et dont l'autorité est basée sur la reconnaissance et le respect de la société.
L'idée de libre arbitre, c'est à dire la responsabilité de ses propres décisions et l'idée de la suprématie de l'esprit n'ont jamais quitté la société depuis les proto-ukrainiens.
Le pouvoir principal de la Kyiv médiévale est ainsi l’émanation du "Vitché" c'est à dire l'assemblée des peuples qui délègue ce pouvoir à la personne la plus compétente nommée "Kniaz" (Prince). Le mot "vitché" vient de "vishchuvaty" - annoncer, proclamer. Le "Vitché" se réunit sur de grands espaces nommés plus tard "Maïdan". Cette assemblée du peuple fonctionnait comme un proto-parlement.
Inspirée et dirigée par la Volya (le désir, la volonté) du peuple, cette organisation ancienne de l'ordre social des proto-ukrainiens, est gravée dans les armoiries de tous les leaders ukrainiens depuis l'époque néolithique jusqu'à nos jours.
La cohésion sociale demeurait intimement liée au mode d’organisation des proto-ukrainiens.
Ainsi, selon la tradition établie, un Conseil des Mages dotés de qualités surnaturelles, et considérés comme les héritiers des "mentors divins" proposait des candidats au poste de "Kniaz.
Si les Mages étaient responsables du respect de l'ordre établi, les Kniaz, eux, devaient assurer la sécurité et la prospérité matérielle.
Kniaz
Si les Mages ont été doté des qualités surnaturelles « magiques » comme des héritiers des puissances divines, les candidats pour le statut du Kniaz devrait avoir les qualités de bons guerriers qui respectent les Mages, l'ordre établi, l`honneur et la dignité et assurer la sécurité, le Paix et la vie stable de leur communauté.
Vitché
Le société assure son contrôle sur le Kniaz par le mécanisme de Vitché. Chaque année, Vitché se réunit pour vérifier si tout va bien, si le taux de natalité est supérieur au taux de mortalité, s'il n'y a pas eu de famine ou autre catastrophe. Si tout va bien, le Kniaz restait au pouvoir, sinon, il fallait le changer. Cet exemple du proto-contrat social est gravé dans les gènes des Ukrainiens contemporains.
Maïdans
La tradition des Maïdans modernes en Ukraine en 2005 et 2013-2014 trouve son origine dans cette tradition établie, cette tradition d'élection et de contrôle du pouvoir s'étant maintenue depuis l'ère des glorieux cosaques ukrainiens. C'est cette tradition que l'Empire russe déteste. C'est à cause de ce désir de liberté des Ukrainiens et de l'impossibilité d'établir un régime autoritaire à Kyiv que les Russes ont constamment menacé les Ukrainiens.
La première tentative de destruction de la tradition de Vitché / Maidan a eu lieu en 1169, lorsque Kyiv a été détruite et pillée par le Kniaz de Souzdal Andriy Bogolyubsky, parce que les Kyiviens refusaient de l'accepter comme Grand Kniaz de Kyiv.
Ainsi commença l'histoire d'une grande confrontation entre Kyiv et les terres voisines du nord de la principauté, qui à l'époque s'appelait Souzdal. Selon la tradition féodale de la répartition de l'héritage des kniaz, cette principauté éloignée de Kyiv appartenait aux petits-enfants du célèbre Grand Kniaz de Kyiv Volodymyr Monomakh. À ce moment, Moscou n`était qu`un petit avant-poste dans les frontieres nord-est de la Principaute de Kyiv et n`existait pas sur cartes politiques de l`Europe.
C'est lors de cette invasion des voisins du nord-est que Kyiv a été dépouillée du célèbre chapeau de Monomakh - symbole de l'unité dynastique de Kyivv et de Constantinople, et une magnifique icône de la Mère de Dieu, qui a été présentée par l'empereur byzantin Constantin Monomakh en l'honneur du mariage de sa sœur Anna avec le prince Volodymyr de Kyiv au 10ème siècle.
Cette icône était considérée comme la patronne des princes de Kyiv et un symbole du christianisme orthodoxe. Cette histoire est la clé pour comprendre l'origine de la barbarie du nord-est et sa haine envers de Kyiv, causée par une incompréhension du désir du peuple de Kyiv pour preserver son ordre coutumier et son droit inaliénable à la liberté.
Les traditions de liberté des Kyiviens ont été fixées dès le 1er code officiel , à l'apogée de l'Etat de Kyiv au XIe siècle, sous le règne de Kniaz Yaroslav-le-Sage que ses contemporains nommèrent "Roi des Slaves".
Si la christianisation de Kyiv a conduit à la disparition des "Mages", la tradition du Vitché (assemblée du peuple) a en revanche subsisté.
C'est ainsi qu’au XIè siècle, le premier Maïdan s’est tenu devant la magnifique cathédrale Sainte Sophie, symbole et personnification de la sagesse de Dieu protégeant Kyiv.
C'est déjà sur l’emplacement de cette même place centrale que les habitants de Kyiv tenaient leur Vitché.
Le Grand
Kniaz Yaroslav
Le Grand Kniaz Yaroslav le Sage été élevé par des Mages et par sa mère Rogneda dans la culture vedique. Sous l'influence des enseignements chrétiens le Grand Kniaz Yaroslav dont le nom signifie « celui qui glorifie le Soleil » a transformé la tradition védique des Mages anciens en une tradition chevaleresque de protection de l'honneur, de la dignité et de l'esprit des ancêtres - c'est ainsi que les legendaires Vitiaz (chevaliers de l`esprit) ont apparus.
Vitiaz
Le société assure son contrôle sur le Kniaz par le mécanisme de Vitché. Chaque année, Vitché se réunit pour vérifier si tout va bien, si le taux de natalité est supérieur au taux de mortalité, s'il n'y a pas eu de famine ou autre catastrophe. Si tout va bien, le Kniaz restait au pouvoir, sinon, il fallait le changer. Cet exemple du proto-contrat social est gravé dans les gènes des Ukrainiens contemporains.
Les Héritiers
A travers les siècles, cette tradition de guerriers surpuissants n'a jamais cessé d`exister. Les Cosaques d'Ukraine et l'Armée ukrainienne d`aujourd`hui sont les héritiers admiratifs dans nos yeux.
Noël
Les Ukrainiens chantent encore des chants de Noël, préparent des gâteaux et peignent des oeufs de Pâques, sautent par-dessus le feu et honorent les ancêtres en communion des repas magiques lors des fêtes de Noël et vénèrent toujours le soleil.
Rus de Kyiv
Puissant avant-poste de l’Europe, le Rus de Kyiv, sous l’ère de Yaroslav, fut aussi celui des alliances dynastiques : Les filles de Yaroslav furent reines de Norvège, de Hongrie, de France, sa propre soeur a régna en Pologne, et ses fils mariés à des filles de rois anglais ou de princes allemands.
Ainsi fut établie la première coalition de l'Europe médiévale pour faire front aux nomades du Nord et du grand Est.
Le société assure son contrôle sur le Kniaz par le mécanisme de Vitché. Chaque année, Vitché se réunit pour vérifier si tout va bien, si le taux de natalité est supérieur au taux de mortalité, s'il n'y a pas eu de famine ou autre catastrophe. Si tout va bien, le Kniaz restait au pouvoir, sinon, il fallait le changer. Cet exemple du proto-contrat social est gravé dans les gènes des Ukrainiens contemporains.
Une ligne distincte dans l'histoire de cette union dynastique de l'Europe est l'histoire de la beauté charmante, la fille bien-aimée de Yaroslav le Sage – Anne de Kyiv, devenue Reine de France en 1051. Henri Ier Capet, roi des Francs, désirait la main d'Anne
Il place de grands espoirs sur la princesse de Kyiv pour prolonger la dynastie royale. La connexion avec le puissant prince de Kiev était censée consolider le pouvoir d'Henri menacé par les barons et le Pape. Anna a offert à la France un descendant du trône - le roi Philippe Ier, dont le reigne a été marqué par la réunification des terres des Francs et la formation des contours du futur État français. Les rois capétiens ont reigné près de 700 ans. Cette dinastie est considere la plus longue d`Europe et elle existe aujoujours aujourd'hui. La reine Anne de Kyiv a un titre d'arrière-grande-mère de l'Europe. Sanlis, la vielle capitale capetienne garde encore les traces et les souvenirs de la Reine blanche - Anne de Kyiv.
La période du Rus de Kyiv est la partie de l'Histoire la plus déformée par la propagande Russe depuis l'époque de Pierre 1er dit « le Grand, qui cherchait une justification idéologique à sa politique impériale d'expansion.
Dans son dessein impérial, le tsar ne pouvait se contenter du nom de « Moscovie » principauté inconnue, perdue dans les froides forêts du nord-est, et cherchait un nom remontant à la haute antiquité. Pouvoir revendiquer une origine divine de son Pouvoir était de grande importance pour légitimer la monarchie absolutiste. Par ailleurs, la famille Romanov ayant conquis le trône de Moscou par une longue suite de coups d'Etat , Pierre 1er avait besoin de s’identifier à une forte légende des origines.
Kyiv et son université étant alors sous son protectorat, Pierre 1er changea donc brusquement l'histoire officielle de manière à se faire passer pour un descendant des grands princes de Kyiv.
Par ailleurs, le jeune Tsar Pierre se rapprocha dans un premier temps de l'hetman ukrainien expérimenté Ivan Mazepa pour l’aider à moderniser son système de gouvernance en Moscovie.
Mais Ivan Mazepa, ayant deviné les visées impérialistes du Tsar sur l’Ukraine, tenta de s’affranchir du protectorat de Moscou en faisant alliance avec le roi de Suède, Charles XII.
Suite à cette « trahison » Pierre 1er, décidera de faire supprimer le nom de Mazepa et d`effacer à jamais le mot "Ukraine" de tous les livres.
Ce n’est donc que 840 ans après le fondation Rus de Kyiv, que Pierre 1er se proclame en 1721 « empereur de toutes les Rossyia ».
Ainsi commencèrent les guerres impériales du nouvel Empire de « Rossiya » contre l'Ukraine pourtant juste héritière de la Rus de Kyiv, et dont l`histoire réclame désormais une mise à jour.... Ceci est expliqué plus en détail dans les travaux de Mykhailo Hrushevskyi "Histoire de l'Ukraine-Rus".