
En parallèle de la semaine Ukraine-Washington...
Le grand flirt Washington-Russie en 8 points.
Selon certains politologues, les États-Unis cherchent d’abord à déstabiliser les relations entre la Russie et la Chine et à établir une alliance avec Moscou dans le but d’affaiblir l’influence chinoise.
Alors, on va observer sous cet angle les événements.
1. Le 24 février 2025. Les États-Unis votent en solidarité avec la Russie à l’Assemblée générale des Nations Unies.
Marco Rubio après ce vote historique à l’ONU ou deux fois en une seule journée les États-Unis se sont rangés du côté de la Russie, a admis « qu’il ne s’agissait pas tant de l’Ukraine, ni même de la Russie, mais de Chine. »
2. Rubio déclare à Breitbar News : « Je ne sais pas si nous pourrons un jour les séparer complètement (les Russes) de la Chine ». « Je ne pense pas non plus que le fait que la Chine et la Russie se serrent les coudes soit bon pour la stabilité mondiale.»
- Un autre verbatim d’un diplomate américain : « Si la Russie devient un partenaire mineur permanent de la Chine à long terme, on parle maintenant de deux puissances nucléaires alignées contre les États-Unis »
3. Retour à Riyad (18 février) où le négociateur en chef russe, Kirill Dmiriev, un profil financier qui a fait une grande partie de sa carrière aux Etats-Unis, a dit deux choses aux Américains (encore à Rubio) :
- vous avez perdu 300 milliards de dollars lorsque vos entreprises ont quitté le marché russe ;
- vous pouvez récupérer l’argent facilement en leur présentant une offre (sans doute une part des richesses minérales de la Russie, une coopération dans l'Arctique, le retour des entreprises américaines sur le marché russe avec des avantages par rapport aux entreprises chinoises qui se précipitent actuellement en Russie).
Et cela correspond à l’un des objectifs stratégiques de l’Amérique : la séparation de la Chine et de Moscou…Les Russes connaissent la lubie de Trump et lui offrent ça bien emballé.
4. La suite : cette semaine, Poutine invite ouvertement les Américains à visiter les mines et les puits russes, l’Arctique et la Sibérie, y compris vers les lieux où actuellement opèrent des Chinois.
Nota : Une grande partie d’extraction de matières premières en Russie plus ou moins rares ne sont pas lucratives compte tenu de l’état actuel du climat et infrastructure, mais bon… parfois, il y a des perspectives et les Chinois le savent.
5. Puis, ce même Dmitriyev, après 12 ans d’invisibilité médiatique, publie sur un réseau social. Chez qui ? Eh bien chez X de Musk.
Quoi ? « la coopération entre les États-Unis et la Russie est la clé pour résoudre les problèmes mondiaux » et nous montre une image d’un Américain, d’un Russe et d’un Saoudien qui vont conquérir l’espace ensemble. Et pas de Chinois sur l’image…
6. On regarde cette semaine ?
Les Russes vont monter les enchères. La Russie est comme une pute qui essaie de voir qui sera le meilleur proxénète.
Sans trompette ni tambour, Sergeï Choïgou et le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi se réunissent à Pékin (deuxième visite en 3 mois). Seulement quatre jours après le coup de fil entre Poutine et Xi Jinping qui verra aussi Choïgu à Pékin.
Quelle urgence !
(La Chine va leur rappeler quelques obligations aux Russes et préparer une tactique pour embobiner Trump tout en gardant la main sur Poutine...tout le monde veut la paix, évidemment...!?!?)
Choïgou est venu à Pékin directement de Malaisie et d’Indonésie où il a évoqué le partenariat et la guerre en Ukraine.
7. Le politologue russe pro-Kremlin Alexeï Yaroshenko déclare : selon lui, l'Ukraine n'est qu'un outil que Trump utilise pour se rapprocher de Poutine.
Si on revoit la tête de Rubio pendant la séance avec Zelenski, on voit quelle est sa véritable mission…
8. Et l’Europe dans tout ça ? Trump ne veut pas toutefois qu’on tombe complètement sous influence russe ni chinoise. Car cela les renforcera...nous, ce n'est pas grave.
« La domination stratégique et économique de Washington serait affaiblie », selon Yaroshenko. Il ne veut pas non plus que l’Union eurasienne se renforce. Il faut qu’on reste faibles et satellisés.
Trump a dit plusieurs fois pendant la réunion avec Zelensky…: je suis « aligné sur le monde »…c’est une façon de dire à Zelensky…je gère les rapports de force entre les États-Unis et les puissances mondiales et ton problème de ton petit pays m’indiffère, tu es juste une ‘carte’ que je joue comme je veux.
Commentaire de Rajan Menon à Radio Liberty :
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« Sa volonté de négocier avec Poutine n’est pas seulement motivée par le désir de mettre fin à la guerre, mais par l’espoir qu’en renouant les relations avec Moscou, il puisse affaiblir son alliance avec la Chine, que la Maison Blanche considère comme le véritable problème. Je crois qu’il s’agit d’une incompréhension totale des motivations de Poutine. Mais c’est apparemment ainsi que pensent les gens autour du président Trump. »
9. Et pour compléter : l' affaiblissement de Belt and Road chinois est en marche :
-Signature récente d’un accord avec le Premier ministre indien Narendra Modi pour poursuivre ce qu’on appelle le corridor économique Inde-Moyen-Orient-Europe (IMEC), qui vise à construire des routes commerciales économiques et diplomatiques depuis l’Extrême-Orient en Inde, en passant par le Moyen-Orient, puis vers l’Europe via Chypre et la Grèce. Donc concurrent à Belt and Road chinois.
Modi signe n'importe quoi et va se torcher avec....tant que cela va faire un peu de business et l'aide à livrer vers l'Europe les chemises et slips en coton.
-Il faut que l’Arabie Saoudite y adhère aussi (la danse du ventre a déjà commencé) à Riyad.
La Grèce et le Chypre frétillent déjà à la porte de l’IMEC. ( Ils espèrent que USA rembourse leur dette chinoise pour récupérer les ports?!? , c'est une question que je me pose?).
-Panama : Rubio il a "réussi à convaincre " le gouvernement panaméen de quitter l’initiative chinoise Belt and Road.
Voilà pour compliquer un peu la lecture et se décentrer de notre point de vue européen.
Bienvenue au club des petits pays insignifiants dont les autres décident sans vous.
L'article sur Rubio de Breitbar est édifiant (désolée de faire la promo de ce torchon, mais il faut lire les ennemis.)
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